Etudiants du Lycée Général Van Dongen.
L'intégration des immigrés portugais en France à partir de 1960.
Le voyage.
Il faut attendre la fin des années 1950 pour que l'immigration portugaise croît petit à petit, mais elle n'est pas toujours légale.
En France, c'est en 1975 que sa population atteint les 750 000 individus (en moyenne) mais les départs vers la France sont empêchés par le gouvernement portugais qui refusait l'accord de main-d’œuvre de 1940 proposé par la France, afin de conserver cette main-d'œuvre , notamment à la demande des grands propriétaires terriens. Les autorités portugaises interdisent les émigrations vers la France en 1955 jusqu'en 1992 (par l'accord du traité Maastricht qui a permi la mise en place de la Liberté de circulation).
Ainsi entre ces deux dates, les émigrations étaient illégales et clandestines.
De plus, une des personne ayant témoignée a d'ailleurs immigré à ce moment là.
Par conséquent les migrations sont difficiles et les migrants doivent se cacher des autorités.
De France, certains individus du réseau familial envoyaient aux Portugais restés dans leur pays natal de l’argent qui était le bienvenu mais provoquait au pays l’augmentation des prix et des salaires. Ceci leur permettait à leur tour de partir aussi vers une France qui pouvait offrir de meilleures conditions de vie.
Leur arrivée créée malheureusement des bidonvilles (comme celui de Champigny-sur-Marne, celui de Nanterre, ou bien celui de Saint-Denis), et des conditions difficiles dans le pays d'accueil apparaissent.
Passage d’immigrés portugais clandestins dans les Pyrénées en mars 1965 © Gerald Bloncourt /
Musée national de l’histoire et des cultures de l’immigration, CNHI

Certains témoignages (voir les onglets "interview" ou "témoignages écrits") révèlent que les conditions d'arrivée en France sont extrêmement difficiles puisque la durée du voyage est non seulement longue mais est aussi très dure. En effet, certains venaient à pied jusqu'à la frontière française, d'autres venaient à plusieurs en camionnette. Arrivés à la frontière ceux-ci sont laissés aux passeurs portugais, différentes techniques de passage pouvaient alors être effectuées, il y a ce qu'on appelle le " passeport de lapin " qui consiste à contourner les postes de fontières en passant par les montagnes, par exemple les Pyrénées, ou encore " la moitié de photo " qui consiste à utiliser la moitié d'une photographie comme un reconnaissance de dette pour que le passeur soit rémunéré. Cependant, certains cas démontrent que des passeurs abandonnaient les Portugais sous la menace d’une arme demandant la seconde moitié de la photo afin de certifier leur paiement.
Par la suite, les immigrés sont livrés à eux-mêmes non seulement pour échapper aux autorités mais aussi pour débuter leur "nouvelle vie".
Ainsi, ils marchaient plusieurs kilomètres dans des champs ou des montagnes avant 1965. Après cette date, le gouvernement espagnol permet un allègement des conditions migratoires afin d'empêcher le développement de ce réseau clandestin, ce qui permettera aux familles de prendre le train à l'aide de l'argent envoyé par des membres du cercle familial, afin de rejoindre le père qui jouait généralement le rôle d'éclaireur.

Immigrés portugais, train Hendaye-Paris, 1965 © Gérald Bloncourt, Musée national de l’histoire et
des cultures de l’immigration, CNHI