Etudiants du Lycée Général Van Dongen.
L'intégration des immigrés portugais en France à partir de 1960.
Une politique qui ne leur permet pas d'accéder au bonheur.
Ce qui est paradoxal dans cette immigration c'est que les Portugais espéraient obtenir de meilleures conditions de vie en France, chose qu'ils ont obtenu avec le temps malgré d'énormes difficultés au début. Le fait de vivre dans un bidonville, de travailler dur, n'a ainsi pas apporté les meilleures conditions qu'ils espéraient tant, conditions s'améliorant cependant avec le temps.
Vers la fin de la grande émigration (1969-1970), 80 000 travailleurs portugais viennent en France chaque année.
Parmi eux, seuls 8 000 arrivent avec un contrat ou une autorisation de séjour. Plus tard, grâce au successeur de Salazar, Caetano, les conditions s'améliorent puisque celui-ci signe en 1971 un nouvel accord de main-d'oeuvre avec la France. Cette situation rassure les immigrants mais 3 ans plus tard elle se corse puisque la France décide de restreindre considérablement l'immigration. Ainsi, en 1981, 10% des immigrés "sans papiers" régularisés sont des Portugais. Cette situation ne s'améliore que 11 ans plus tard, en 1992, grâce à l'UE (Union Européenne) qui leur accorde la libre circulation.
Les Portugais vivent non seulement dans des conditions de vie déplorables mais de plus, l'Etat ne leur facilite pas la tâche face à leur venue en France qui est bien délicate et très marquante. Toute fois, c'est en 1972 et 1974 que le gouvernement portugais, notamment après le 25 Avril (Révolution des Oeillets), décide de mieux s'occuper des Portugais. Il a donc ouvert des consulats en France dont certains en Ile-de-France comme celui de Versailles ou encore celui de Nogent sur Marne.
Face à ces difficultés, les immigrants se sentent particulièrement abandonnés, dans une sorte de dimension d'illégalité totale car ils souhaitent obtenir (comme d'autres résidents des pays de l'Union Européenne) une preuve formelle de leur droit de séjour en France. C'est chose faite 5 ans après leur integration à l'Union Européenne.
Pourtant de nombreux Portugais se sont sentis délaissés, ce qui a créé une relation délicate entre les Portugais, leur gouvernement mais aussi leurs représentants en France. Du côté Français, l'historienne Marie-Christine Volovitch-Tavares nous informe que " les autorités et le patronat encourageaient l’immigration portugaise pour avoir beaucoup de travailleurs portugais. Mais, en dehors de leur donner un droit de séjour – de plus en plus facile entre 1965 et 1974 – aucune politique d’accueil n’a été organisée au niveau national jusqu’à la fin des années 1970 ".
Ces immigrés avaient peur aussi, puisque pendant la crise des années 30, beaucoup d'entre eux furent expulsés de France, ce qui les marqua particulièrement ! Lorsqu'ils vinrent donc dans les années 60, cette inquiétude réapparaît...