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Témoignages des générations suivantes d'immigrés

Cette page recense les témoignages de personnes interrogées. Nous remercions donc ceux qui ont accepté de nous dévoiler leur vie personnelle dans le but d'approfondir nos recherches et de tenter de comprendre comment cette immigration fut ancrée dans la société française.

Une femme issue de l'immigration portugaise : L'exemple de la « recherches de ses racines »

            « Je suis née en France, je suis fille de parents portugais mais j'ai quand même reçu une éducation comme n'importe qui, la même que tout le monde, on ne m'a pas appris à être portugaise, mes parents m'ont laissée vivre et faire mes propres choix comme je le voulais. Et même avec cette liberté, j'ai quand même voulu vivre avec mon nom, je n'ai rien à cacher , je n'ai pas honte de mon nom à consonance étrangère. J'en suis fière. C'est cette fierté qui m'a donnée envie de me sentir portugaise, je parle portugais, j'écoute de la musique latine, regarde le foot même si cela reste un stéréotype je m'en fous, j'aime qui je suis, j'aime sortir mon drapeau lors de grands matchs et crier quand l'équipe perd. Je m'en fiche des stéréotypes, ceux qui essaient de nous toucher avec sont des jaloux complexés par leur manque «d'origine», ils ne savent pas le bonheur du « pays en août », de voir sa famille là-bas, d'aller à la plage avec ses cousins etc. Ils n'ont pas tout ça donc ils essaient de nous toucher avec leurs stéréotypes sur les « pères-maçon » et les « mères-femme de ménage ». Pour moi, je suis portugaise pas française, j'ai la nationalité française mais je sais qui je suis et je suis portugaise.

            Pour l'instant, je vois faire ma vie ici, en France. Le Portugal reste pour moi surtout un pays pour les vacances. Tous mes amis sont en France, j'y ferai ma vie ici, je ne souhaite même pas vivre au Portugal lors de ma retraite comme nos grands- mères. Je peux très bien vivre en France et continuer à vivre « à la portugaise » parce que je me sens beaucoup plus proche de la culture de mon pays que celle de la France.

            Mes enfants, je les élèverai comme mes parents m'ont élevée, ils feront leurs propres choix et s'ils ne veulent pas parler portugais tant pis, mais je vais quand même les éduquer avec des principes portugais : tu fais une « connerie », tu assumes et tu t'en prends une ! , et le respect de la famille et des siens, principes trop souvent oubliés chez certaines familles « françaises » car « chez eux », l'éducation des enfants est généralement plus souple et offre une liberté à leurs enfants peu réglementée, sans risque de sanctions qui les empêchera de recommencer, par exemple, une simple claque peut soulever un débat en France alors que chez moi c'est conseillé pour que les petits se tiennent droit, mais c'est pas la même culture. J'ai des amis de toutes les origines mais je dois avouer que la plupart de mes amis les plus proches sont comme moi, portugais ou vivant dans cette culture, d'ailleurs mon copain est d'origine portugaise.

Même si je ne suis pas née au Portugal ou que je n'ai pas grandi là-bas, je suis portugaise, mon nom, mes origines est le fait que jusqu'à la fin de ma vie, j'irai au Portugal en août. »

 

Témoignage de Mélanie DE SOUSA le 25/01/2015

 

 

 

 

            Ce témoignage décrit le besoin de certains enfants d'immigrés à renouer les liens avec leur pays d'origine comme si ils se sentaient  « exclus » de la société française. En effet, certaines familles « portugaises » décident de ne pas enseigner la langue à leurs enfants, afin que s' ils le désirent ils l'apprennent de façon « consentie », ainsi «  une éducation comme n'importe qui » souligne cette uniformisation de l'éducation avec la société française. Ensuite, le témoin, insiste sur le fait qu'au sein de la communauté franco-portugaise, il existe une forme de « séparation » laissant penser que certaines personnes de nationalité française, parlant français et vivant en France se sentiraient exclues en raison de leur origine qui leur « colle à la peau » par l'intermédiaire de leur nom de famille qui peut parfois poser un handicap ou même un effet inverse, comme par exemple une « marque de naissance » qui peut encourager l'individu à retrouver ses racines.

            On assiste cependant à un paradoxe, beaucoup de personnes d'origine portugaise et se décrivant comme des « citoyens » lusophones ne voient uniquement  le Portugal comme étant un pays pour se reposer et non pour y vivre. Mme DE SOUSA décrit le Portugal comme étant un « pays pour les vacances » où y résider serait inimaginable : « je ne souhaite même pas vivre au Portugal lors de ma retraite »

            Celle-ci termine en décrivant les valeurs attribuées dans les familles portugaises traditionnelles qui sont souvent perpétuées grâce à leur importance comme le respect de la Famille et des responsabilités. «  tu fais une " connerie ", tu assumes et tu t'en prends une ! » Le témoin fait référence plus tard, aux débats soulevés par les violences éducatives : « une simple claque peut soulever un débat en France alors que chez moi c'est conseillé pour que les petits se tiennent droit ».

 

 

 

 

 

Un homme issu de l'immigration portugaise :

L'exemple de l'acculturation au sein des familles de migrants

 

            « Je suis né en France, comme mes parents, comme ma sœur. Dans ma famille, on ne partage pas tous le même point de vue sur nos origines . Ma sœur, par exemple, se sent « plus » portugaise alors que moi je ne pourrais jamais me sentir comme tel. Ça se voit rien qu'à nos goûts assez différents. Ma sœur préfère écouter de la musique latine, espagnole, brésilienne, portugaise, tout en parlant à ses amis en portugais sur internet. Alors que moi, je me sens plus touché en matière de goûts musicaux aux musiques provenant des États-Unis comme la « Pop » ou le « Rap US », ou encore par les musiques françaises qui passent en boucle dans les stations de radio. Elle préfère regarder le football en citant le nom des joueurs qu'elle connaît par cœur en particulier celle de l'équipe portugaise, alors que je préfère « perdre » 90 minutes en regardant un film provenant généralement du géant hollywoodien dont j'aurais vu l'affiche 20 minutes auparavant. Je ne prends pas mon cas pour une généralité, et je ne focalise pas sur  une théorie d'acculturation du fait que je n'aime pas le foot ou que je ne parle pas portugais, mais le fait est que je vois, auprès des personnes de mon âge ce phénomène. Par exemple, comme pour ma sœur, mes parents ne m'ont pas appris la langue des mes ancêtres. Et pendant que ma sœur l'étudiait à merveille de son côté, je préférais apprendre l'anglais qui me semblait plus utile et plus en lien avec mes goûts. Mais j'aime, autant qu'elle, passer tous mes étés là-bas pour y voir ma famille et mes proches. Cependant à la question « Vous sentez-vous plutôt portugais ou français ? » Je me sentirais incapable d'y répondre. A propos de mon nom, j'en suis plutôt fier, même si inconsciemment je me suis perdu sur le fil de mes origines, mon nom me rappelle d'où je viens même s' il peut être sujet à de vagues commentaires à propos de mes ancêtres et autres stéréotypes. »

 

Témoignage de Mickaël DE SOUSA le 31/01/2015

 

           

 

 

Ce témoignage à pour but de démontrer la présence du phénomène d'acculturation pour un individu en démontrant ses oppositions à un autre membre de sa famille ayant déjà témoigné précédemment, sa sœur.
Dans ce témoignage, Mr DE SOUSA explique le fait qu'il se sent plus touché par la culture venant de pays anglophones ou de la France et qui, à l'opposé, repousse la culture traditionnelle portugaise. En effet, dès les premières prises de décisions, il préférera étudier l'anglais à l'inverse de sa sœur qui continue sa quête de renouement avec ses origines « je préférais apprendre l'anglais qui me semblait plus utile ». Cette acculturation progressive peut même devenir handicapante lorsque l'individu doit faire un choix à propos des deux pays. Son nom, lui, « marque une étiquette » car il est pour lui, la porte ouverte aux stéréotypes qu'il ne partage pas.

Histoire d'une partie de
l'immigration portugaise.
Van Dogen. 1èreES1.

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Site mis à jour le 27 Février 2015.
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