Etudiants du Lycée Général Van Dongen.
L'intégration des immigrés portugais en France à partir de 1960.
L'intégration des Portugais en France.
Attention : Cette page, "le phénomène d'intégration des immigrés portugais et de leurs descendances dans la société française" reste au stade théorique. Les créateurs de ce site ne sont en aucun cas des sociologues et les conclusions tirées ne reposent que sur des propos étudiés dans le cadre de sujets d'études restreintes. Ainsi, les créateurs de ce site sont dans l'incapacité de confirmer la présence de l'intégration au sein des générations d'immigrés, ils ne proposent qu'une thèse fondée sur des suppositions et sur les dires des personnes interrogées (Sondage, témoignages écrits et interview) .
En sociologie, on définit le terme "intégration" par le processus qui permet à l'individu ou à un groupe de personnes de se rapprocher d'un autre groupe ou d'une société, dans le but de devenir membre en adoptant les normes et les valeurs de cette société. Pour cela, le groupe cherchant à s'intégrer doit avoir, tout d'abord, la volonté de s'adapter à cette société, donc de s'intégrer à la société, mais la société quant à elle doit aussi intégrer l'individu ou le groupe par le respect de la diversité (des cultures, religieuses, etc.).
Ainsi, dans le contexte de cette immigration, on peut se demander si cette population portugaise a réussi à s'intégrer et si elle a rompu avec sa culture d'origine.
Pour cela, il faut distinguer deux catégories au sein de cette population :
- Les personnes qui migrent, arrivent en France ; leur intégration se fait donc par opposition ou dans un esprit différent à leur culture.
- Les descendances des immigrés portugais installés en France qui subissent la socialisation depuis l'enfance.
Tout d'abord, les Portugais qui migrent vers la France eurent plus de difficultés à s'adapter à ce pays, en effet différentes difficultés ont été constatées : la barrière de la langue, l'accent qui démontre une forte différence culturelle, et le sentiment d'exclusion par le fait que les migrants (de la première vague) furent accueillis dans des bidonvilles (exemple de Champigny-sur-Marne). De plus, dès leur arrivée, ces Portugais n'eurent que des propositions d'emplois mal payés, durs et parfois dégradantes socialement et physiquement. En clair, les travaux que les Français ne voulaient pas, tous les métiers du chantier par exemple.
Cette exclusion de l'emploi et par la culture engendre une très forte entraide et un soutien au sein de la communauté portugaise ce qui entraine le " culte des origines portugaises ", permettant ainsiune sorte de reconnaissance et de fierté par l'appartenance à cette communauté (par différents biais comme le soutien à l'équipe de football nationale, la participation aux fêtes culturelles portugaises en France etc.)
La présence de cette communauté portugaise peut donc supposer que ces immigrants sont à la recherche de
" semblables " afin de renouer les liens avec le pays d'origine. Ce besoin de renouer avec ses origines se manifeste de différentes façons :
- Tout d'abord par un phénomène très présent chez les immigrants : la possession
d'une maison au Portugal pour y passer sa retraite ou bien ses vacances.
Ainsi, beaucoup de Portugais ont dans l'intention de quitter la France une fois qu'ils
seront dans " l'incapacité de travailler ", et qu'ils estimeront avoir gagné assez
d'argent pour vivre dans de bonnes conditions dans un pays qui leur est cher.
- Ensuite, le sentiment de fierté d'appartenir à la communauté portugaise se
manifeste par la présence dans la vie quotidienne d'établissements et d'évènements
revendiquant cette communauté comme le magasin Prim'Land à St-Thibaut-des-Vignes
spécialisé dans la vente de produits portugais ou encore les différents bars de
Lagny-sur-Marne décoréset nommés aux couleurs du Portugal. De plus de
nombreuses villes comme Pontault-Combault (77) accueillent chaque année des
fêtes franco-portugaise. En effet en 2014, cet évènement a rassemblé plus de
25 000 personnes en un week-end et a accueilli de nombreuses célébrités
lusophones comme le chanteur Tony Carreira.
Ainsi, pour les Portugais qui immigrent (notament durant les deux vagues de 1960 à 1974), leur intégration fut plus dure mais elle permit de renforcer les liens au sein de cette communauté, créant ainsi une association de population en fonction de ses origines ethniques.
Cette intégration fut cependant plus réussie pour la seconde catégorie de Portugais issus de cette immigration : les descendances grandissent dans un environnement plus adéquat à l'intégration.
En effet, à l'inverse de leurs ancêtres, ces Portugais ont grandi en France et sont donc "baignés" dans cette société depuis leur enfance, ils parlent la langue, on assiste ainsi pour la plupart à la perte de l'accent et à l'acculturation.
Notre sondage démontre que beaucoup se sentent principalement Français (44%), et 38% des élèves intérrogés et d'origine portugaise ne savent pas parler couramment la langue. Cependant, on assiste tout de même à la persistance du sentiment de fierté d'être Portugais, beaucoup le revendiquent en portant des vêtements faisant référence au Portugal, des colliers avec en guise de pendentif la carte du Portugal, etc. De plus, notre interview avec André, un garçon de 10 ans issu de l'immigration, nous montre que pour beaucoup la recherche de leur origine et de leur culture est ressentie comme un besoin consenti. En effet, il explique que la religion est l'un des thèmes très présents dans la culture de ses parents et qu'il aurait aimé essayer d'aller à la messe comme ses ancêtres avaient l'habitude de faire au Portugal.
Il ne faut pas oublier que l'éducation des parents est aussi très importante, en effet, certains parents n'apprennent plus à leurs enfants la langue, d'autres ne souhaitent pas faire suivre la même éducation à leurs enfants que celle qu'ils eurent au Portugal durant leur enfance. Ceci impacte fortement sur cette acculturation française et ces individus sont de moins en moins attachés à leur pays d'origine.
En guise de conclusion, on peut noter que cette population d'immigrés s'est globalement bien intégrée mais n'a pas pu faire disparaître la culture portugaise
de son quotidien.



Maison construite par un immigré au Portugal © Photo extraite de l’ouvrage Maisons de rêve au Portugal, éditions Créaphis, photo de Pierre Gaudin
Exemple d'un café portugais, "Le Thorigny Café"
Source : Google maps